Article publié le 15/05/2018 dans
Sursemis
Valorisation des prairies
Entretien

Jean-Louis Joulié est entrepreneur de travaux agricoles spécialisé dans le travail de semis et de récolte des fourragères. La ferme familiale est maintenant exploitée par ses enfants.  

Avec 1 200 brebis laitière et une SAU de 165 ha dont 47 ha de céréales d’hiver et 8 ha d’ensilage de maïs plante entière autoconsommées. Le reste est en prairie : environ une vingtaine d’hectares est renouvelée tous les 5 ans avec implantation de luzerne associée à du trèfle violet ou du trèfle d’Alexandrie, et le reste est une composition de graminées avec 1/3 de RGH, 1/3 de RGA et 1/3 de dactyle. La rotation est la suivante : 2 ans de céréales et 4 ou 5 ans de prairies longue durée ou association de luzerne/trèfle.  

Mon expertise  
« J’ai commencé à m’intéresser au regarnissage en 2000 lorsqu’avec Lionel Fraysse, technico-commercial de la coopérative UNICOR(12) nous sommes allés voir une démonstration du semoir Vredo dans le Lot. Nous cherchions un moyen d’intensifier la production de nos prairies sans avoir à labourer car la plupart de nos prairies sont en pente et peu mécanisable. »   

Lors d’une démonstration à Villefranche de Rouergue en 2001, le semoir Vredo finit de séduire M. Joulié qui en achète un premier, celui-ci fera 300 ha dès la première année. Mr Joulier en est à son 5ème semoir de cette marque. Il le trouve adapté à tous les sols, valorise les surfaces peu ou pas mécanisables et permet de ne faire qu’un passage ce qui économise du temps et de la charge de mécanisation.  

M. Joulié a souligné l’importance du travail réalisé à l’époque par Frédéric Bensch (Chef de Région chez Barenbrug) lors de la mise en place de la technique de regarnissage chez lui puis chez ses clients.  

La technique de regarnissage de M. Joulié se base sur l’observation de la prairie à regarnir. Un bon diagnostic est indispensable à la réussite de la technique. Le point clé de la réussite est de regarnir des prairies où il y a un peu de vide (environ 30%) afin de laisser la place aux nouvelles graines sursemées de se développer.  

« S’il y a trop d’adventices, il est nécessaire de désherber avant de sursemer, car les adventices étouffent les jeunes plantes fourragères. On peut aussi passer une herse étrille pour agrandir les trous et faire un peu de terre fine en surface. Il y a quelques années, je désherbais chimiquement lorsque je regarnissais qu’avec des graminées. Maintenant, je mets aussi des légumineuses mais seulement lorsque la parcelle est propre. »  

M. Joulié privilégie le regarnissage à l’automne, mais pour regarnir une prairie au printemps il a aussi une technique simple et économe en temps et en matériel : il utilise ses brebis qu’il fait pâturer avant le semis afin de déprimer la prairie, puis il sème avec le Vredo, et refait passer les brebis qui en piétinant le sol ont un effet ‘’rouleau’’. Cela évite aussi aux jeunes pousses de ne pas être étouffées par la prairie existante.

M. Joulié met aussi en garde sur l’utilisation du glyphosate lors d’une rénovation. Il est important d’attendre au moins 15 jours 3 semaines avant de semer. En effet, il a observé un problème de germination due à la rémanence du produit.  

Pour M. Joulié, le choix du matériel, et en particulier le semoir Vredo, est fondamental. Ce qui l’a séduit c’est l’écart inter-rang de 7,5 cm qui permet d’avoir une densité de semis optimale.