Article publié le 09/03/2023 dans

L’importance de soigner la préparation du sol pour la bonne implémentation de la prairie

La qualité de la préparation du sol conditionne la réussite du semis de la prairie. Bien travaillé, le support végétal favorise une germination homogène ainsi qu’un bon enracinement des plantes. L’objectif est d’obtenir un lit de semences fin et émietté en surface et rappuyé en profondeur. Ces conditions optimales favorisent une implantation rapide, régulière, stable.

Les étapes de l'implantation d'une prairie

Plusieurs étapes sont nécessaires lors de l’implémentation d’une prairie. Elles ont pour but d’obtenir un couvert végétal de qualité :

Semer sur un sol propre, sans adventices

Les herbes indésirables et les résidus de la culture précédente doivent être détruits. Cette lutte contre les adventices se raisonne au niveau de la rotation ou pendant l’interculture par la réalisation d’un ou deux faux-semis. Ils permettent de faire germer ces plantes concurrentes pour mieux les éliminer avant de semer la prairie.

Détruire mécaniquement ou chimiquement l’ancienne prairie

La concurrence entre les espèces est évitée, la nouvelle prairie peut se développer. Cette étape s’effectue avant l’été, après une dernière exploitation en pâturage ou en fauche. Le mât végétal et racinaire se décompose ainsi suffisamment. Un labour peut être nécessaire pour enfouir les résidus.

Préparer le lit de semences

Il doit être fin et émietté en surface, rappuyé et sans obstacle en profondeur. Il est conseillé de rouler le sol avant le semis. Le contact entre les graines et le sol est ainsi favorisé.

Rouler le sol après le semis

La dernière étape concerne la levée. Pour la favoriser, il est recommandé de rouler le sol après le semis de prairie avec un rouleau cambridge ou crosskill. Ce roulage optimise le contact sol-graines.

  • Fin : pas de mottes de plus de 3 cm de diamètre.
  • Régulier : pour assurer le positionnement des graines à la bonne profondeur et une levée rapide et régulière.
  • Sol rappuyé en profondeur : 2 roulages 1 avant et 1 énergique après le semis pour favoriser le contact sol-graines.
  • En sol limoneux : éviter un émiettement excessif avec un rouleau lisse risquant d’entraîner la formation d’une croûte de battance.
  • Pas de sol soufflé.

Itinéraire technique et facteurs impactant l’implantation d’une prairie :
 

Quelle profondeur de semis respecter pour implanter une prairie?

Il est important de semer de manière régulière dans le premier centimètre de profondeur. Les semences fourragères sont de très petite taille et ont peu de réserves. Une graine semée à plus de 3 cm verra sa levée retardée. Elle peut même ne jamais germer si elle est placée dans un sol dégradé.

Germination aléatoire

La profondeur de semis doit être homogène entre 0 et 1 cm maximum.
Semées à une faible profondeur, les semences doivent aussi être enfouies sous la terre par roulage. Cette condition est essentielle pour favoriser leur développement. Leur humectation au contact du sol provoque leur germination (voir schéma ci-après).

Un semis trop profond compromet la levée des graines et donc la bonne implantation de la prairie. Le trèfle blanc y est particulièrement sensible, comme la plupart des légumineuses.

Profondeur semos espece graminee

Profondeur de semis des graminées

On constate que, plus la profondeur de semis est importante, moins le taux de levée sera élevé.

Profondeur de semis pour une association de ray-grass anglais et de trèfle blanc

Taux de germination en fonction de la profondeur de semis pour le Ray-grass anglais et le trèfle blanc. Là encore, les graines semées à plus de 2 cm montrent un retard de levée. C’est particulièrement le cas pour le trèfle blanc.

Quelle est la vitesse d’installation d’une prairie?

L’objectif du semis de prairie est d’obtenir une couverture rapide du sol. Le but est d’éviter le salissement, de limiter la concurrence avec les adventices.

La vitesse d’installation de la prairie varie selon les espèces. L’utilisation de semences certifiées est un gage de sécurité pour assurer une levée rapide et homogène.

Comment réussir l’implantation d’une prairie?

Pour réussir l’implantation, il est nécessaire d’atteindre rapidement le stade de développement minimum de résistance de la prairie face aux gelées ou à la sécheresse.

Ci-dessous, la durée en jours des premières étapes de la prairie : 

La vitesse d’installation des espèces est d’autant plus lente que la taille des graines est petite.

Quand semer en été?

Les semis de fin d’été se font en août ou septembre, certains précoces à partir de mi-juillet. Ces périodes permettent de bénéficier de températures encore chaudes, d’un bon apport en humidité.

Quand semer sa prairie? Choisir la bonne date

Semer à la bonne date vous permet d’obtenir le plus rapidement possible une prairie dense et régulière. Elle couvre alors complètement le sol. Les conditions idéales combinent une température adéquate et une humidité suffisante du sol.

graminées

Les stades de développement des semis

Le développement des graminées

Stades de développement d’une graminée

Le développement des légumineuses

Stades de développement d’une légumineuse

mois de mars et avril

Quand semer au printemps?

Mars et avril sont les mois favorables à un semis de printemps. Le sol est humide, les températures sont douces. Les conditions sont propices à une germination rapide des graines.

Semer sous couvert d’un mélange céréales-protéagineux

Semer une prairie sous couvert d’un mélange céréales-protéagineux présente plusieurs avantages. Cette technique protège les jeunes cultures contre les conditions climatiques difficiles, lutte contre le développement des adventices en période de rotation. Elle permet aussi d’améliorer la structure du sol, de réduire le phénomène d’érosion des sols.

Ce type de semis de prairie est à réaliser en simultané au 15 octobre, soit grâce à un semoir à double caisson ou en faisant deux passages. L’important est de positionner le mélange céréales – protéagineux à 2 ou 3 cm de profondeur et la prairie en surface. Il faut rouler après le semis pour favoriser le contact sol-graine.

La réussite de ce semis dépend des espèces prairiales choisies. Des espèces à implantation rapide, comme le trèfle violet ou le ray-grass hybride peuvent concurrencer le mélange céréales – protéagineux surtout pour une récolte à destination en grain. Elles sont à éviter.

Après la récolte du mélange céréales – protéagineux, il est conseillé de faire passer les animaux. Ils nettoient les chaumes et donnent de la lumière aux légumineuses.

La technique des semis sous couvert de mélange céréales – protéagineux est sécurisante et économique pour l’implantation d’une prairie. Elle offre un gain de 20 à 25 % de biomasse totale par rapport à la succession d’un mélange céréales – protéagineux puis d’une prairie implantée en fin d’été.

Respecter la dose de semis

La réussite de l’implantation d’une prairie dépend du choix des espèces, mais aussi de la dose de semis. L’objectif est de respecter les doses de semis préconisées pour assurer un peuplement à la levée de :

  • 250-300 pieds/m2 pour le RGI et les bromes ;
  • 500 pieds/m2 pour les autres espèces. 

La prairie agit comme une protection du sol. Cette couverture végétale lutte contre l’érosion, elle améliore la qualité du substrat. Elle participe aussi au développement de la biodiversité. L’utilisation de mélanges de légumineuses, de graminées, de solutions de jachère fleurie favorise la présence de pollinisateurs, d’auxiliaires de culture. Semer une prairie permet de réduire les coûts d’exploitation. L’intégration de légumineuses réduit les besoins en engrais azotés. Le sol est enrichi, le fourrage voit sa qualité nutritionnelle augmenter.